Marcia est une enfant dorée d’Olympus. Fille du magnat Langundo Vega et de la styliste Fachtna Rivano, elle grandit dans les meilleures écoles, entourée de l’élite. Elle entretient une grande complicité avec son frère cadet.

A l’adolescence, elle est la coqueluche de sa section universitaire. Les cops aussi en raffolent et son nom lui évite le gnouf à plusieurs reprises. Son corps et son esprit déjà affûtés font des ravages dans les tripes des forces de l’ordre. Jeune adulte au volant de son bolide, on lui excuse plusieurs carambolages dont un accident mortel pour un bourgie.

A 24 ans elle accouche d’un fils. On ignore qui est le père. Elle a trouvé ce beau mâle dans le South Side. Elle lui a mis la main dessus pour ça, déterminée à tester sa fertilité, fermement décidée à porter la vie, vivre la vie. Marcia se dote d’un androïde nourrice de facture inouïe, répliquant parfaitement sa voix, son sourire, ses gestes, son grain de peau, copie conforme de madame Vega. Cette machine conçue à son image lui permet de poursuivre sa carrière sans coup de frein. Marcia est convaincue d’être là pour son fils tout en étant absente.

Brillante, solaire, elle gravit les marches des hautes sphères et se trouve propulsée premier lieutenant du département de Cybercriminalité. Un peu plus tard, elle en prend la tête en braquant un projecteur sur les compromissions du vieux chef. L’inclination de ses semblables à se mentir à eux-mêmes a toujours profité aux ambitions de Marcia.

Elle s’amuse dans l’animation d’une émission dédiée à la mode sur HK-FIRST et devient une personnalité publique. Quelques années filent, elle prend ses distances avec les cops et saisit les reines de la direction chez Connect Inc. A 33 ans, elle est nommée CEO du réseau de médias de la Corporation et apporte un vent de fraîcheur. Entre ses griffes, les chaînes d’information gagnent en intensité et violence, en psychologie aussi. La nouvelle ligne éditoriale séduit les âmes et convainc mieux que des ânes. La Corporation se réjouit de son travail. La fabrique du consentement est entre de bonnes mains semble-t-il.